Le FAB®ICC de l’Université de Poitiers en partenariat avec GrandAngoulême vous invite à échanger le mardi 5 décembre 2017 à l’Alpha !

Le 5 décembre 2017, dans l’Auditorium de l’ALPHA à Angoulême, le FAB®ICC de l’Université de Poitiers, organise une journée de recherche sur le thème de « La médiation muséale au prisme du numérique ».

Les logiques des cultures numériques (l’ouverture des données, la co-création, la collaboration, les médiations en ligne, les pratiques de détournement sur l’internet, etc.) font de l’expérience des collections au sein des institutions d’art une forme de « muséologie participative » (Chaumier, 2007), un processus d’extension de soi, de coproduction et d’appropriation. Interroger les aspects de la valorisation muséale et patrimoniale permis par les médias numériques revient d’un côté, à s’intéresser aux outils de médiation interactifs, à leur création et aux stratégies envisagées par les institutions dans la mise en place de ces techniques. D’un autre côté, il s’agit d’analyser les nouvelles pratiques d’usage des publics. Les dispositifs digitaux ainsi que les formes d’aide qu’ils apportent interrogent sur les changements opérés dans la muséologie où les frontières se déplacent du côté de la copie, du double virtuel d’un réel désormais concurrencé et où les notions d’appropriation et de partage sont également à réévaluer.

Elle a vocation à rassembler les acteurs publics et privés de contenus culturels et créatifs (ICC) du territoire NA, les chercheurs et les étudiants spécialisés dans le domaine de la muséologie et de la culture numérique, afin de réfléchir à la valorisation des connaissances en contexte numérique donc à questionner les mutations du champ culturel sur trois points :

1/ La notion de médiation mérite d’être réinterrogée. Si les premières études présentent ce concept comme une aide intégrée à la muséologie (dans ce cas, l’objet patrimonial opère comme vecteur de médiation, Davallon, 1999), les recherches mettent plus tard l’accent sur le rôle du tiers, du médiateur comme passeur (Caune, 2002, Caillet, 1999, etc). L’émergence des médias digitaux nous oblige à réquisitionner ce concept, et surtout à le faire évoluer vers l’idée de médiation conjointe qui enchâsse la médiation numérique, muséale et sociale (De la Ville, Badulescu, 2017).

2/ Parler de valorisation muséale numérique consiste à définir la notion de dispositif de médiation et de communication suivant deux axes de recherche : un dédié aux « espaces/objets culturels et digitaux » dans leur rapport à la connaissance, un autre lié aux pratiques d’usage « des publics ciblés » dans une démarche institutionnelle de démocratisation des savoirs. Interroger les formes de conception des techniques de médiation numérique au musée revient à questionner le statut de l’outil digital. Est-il médiateur de culture ? Objet d’érudition ou de stratégie politique ? Ces dispositifs sont propres aux approches numériques des institutions et s’inscrivent soit dans une démarche d’information (Frayesse, 2015) à l’instar de la plateforme Wikipedia des musées qui sont autant des sources de renseignement que de coproduction, soit dans une perspective de communication à l’exemple des musées virtuels (Google Arts Project), soit encore dans les réseaux socio-numériques qui représentent autant de politiques de mise en visibilité des institutions culturelles.

3/ In fine examiner les formes de médiations numériques patrimoniales et muséales revient à questionner les nouvelles pratiques d’usage et les nouvelles expériences vécues par les publics. Les stratégies muséales qui s’adaptent aux savoirs faire digitaux des spectateurs nous amènent à interroger les temporalités de la visite muséale entre visites immersives (Belaën, 2005), visites in situ expérimentale via les prothèses numériques (les applications mobiles) ou encore visites augmentées qui permettent par l’intermédiaire des techniques digitales d’en anticiper l’expérience comme de la prolonger. Parler de pratiques des publics revient alors à questionner le statut original des outils numériques (application mobile, livre augmenté, etc.) : sont-ils innovants par leur forme ou par l’usage qui va en être fait ?

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